Cette première journée nationale des troubles neuro-visuels a été importante à mes “yeux”. Je ne suis ni parent d’enfant porteur de ce trouble, ni directement concernée. Je suis enseignante spécialisée et actuellement conseillère pédagogique dans l’enseignement spécialisé. Ethiquement, professionnellement et philosophiquement, je me suis retrouvée dans les propos des intervenants. De par ma profession, mes années d’enseignements auprès d’enfants porteurs de TSA, auprès d’enfants nés prématurés, présentant des troubles neurologiques, des retards de développement, des dys …. Vous prêchiez une convaincue quant à la nécessité de sortir de la nomenclature sclérosante des troubles et entrer dans une vision plus universelle des besoins. Cette journée résonne en moi de mille façons. D’abord elle vient relier différents sujets qui m’animent :
- l’accompagnement des élèves à des “besoins éducatifs particuliers”,
- la question des neurosciences liées aux apprentissages mais aussi
- la classe du dehors, l’aménagement de l’environnement pour rendre davantage accessibles la salle de classe, l’école, la ville… -les notions d’accessibilité et d’universalité. Vous avez mis en lumière différentes “idées” , non différents “faits”…
- Le fait que nous devons parfaire nos observations de ces élèves présentant des comportements ” atypiques”.
- Le fait qu’un enfant qui “dysfonctionne” est un enfant qui a une vision du monde différente,
- Le fait de se laisser surprendre, d’apprendre de ces fonctionnements, sortir de notre monde normé !
Et derrière tout cela, l’idée de la complexité de l’homme et de l’impossibilité de rentrer dans une vision simpliste et catégorique de ses besoins. En sortant de cette journée, je me suis sentie dans l’urgence de sensibiliser les équipes scolaires que j’accompagne, (notamment en maternelle), la question de la rééducation précoce et intensive laisse tellement d’espoir. Je pense à ces élèves en cours de diagnostic TND ou diagnostiqués TSA que j’ai pu accompagner ces dernières années et qui présentaient beaucoup des signes et comorbidités que vous nous avez exposé et en faveur d’un trouble neuro-visuel, (prématurité, regard fuyant, gestion de l’espace de la feuille, communication…). Et pour qui aucune investigation n’a été menée dans ce sens. Sommes-nous passés à côté ? Certainement… Les profils d’enfants décrits lors de cette journée m’ont fait penser à certains des élèves que nous accueillons à l’école maternelle, qui mettent les équipes au défi. Merci merci pour toutes ces résonances, je me suis sentie bousculée, déformée, transportée. Je me porte volontaire et bénévole pour accompagner les actions de cette association. Nous militons aussi dans notre association pour une reconnaissance de la diversité humaine. Merci et hâte de voir le déploiement de cette association en “province”.